Ces officiers qui ont pris 
le parti d'Alfred Dreyfus



Le lieutenant-colonel Georges Picquart témoin de la défense au procès d'Emile Zola (à gauche de l'image) en février 1898.
Dessin le L. Sabattier dans l'Illustration du 19 février 1898.


Militaire et dreyfusard ? Voilà qui sonne comme une provocation ou un parfait oxymore. Mais il ne faut pas être surpris par la proximité de ces deux mots si on connaît l'affaire Dreyfus. L'historien se trouve en effet devant une réalité factuelle : un certain nombre d'officiers, et même d'officiers d'état major général de l'armée, ont pris officiellement le parti d'Alfred Dreyfus, au cœur même de l'Affaire. Toutefois, cette attitude noble ne doit pas laisser penser que l'armée dans son ensemble fut en fin de compte dreyfusarde. C'était tout le contraire, soit par ignorance soit par esprit de corps. 


L'affaire Dreyfus ne constitue pas nécessairement un affrontement entre la Nation et son armée. Même s'ils furent nombreux, ces officiers qui s'égarèrent activement dans un fanatisme et un antisémitisme inexcusables, d'autres se sont rangés, au nom de la justice et de l'équité, du côté de leur camarade, injustement poursuivi et condamné. Ils ont pris ce risque, un vrai risque, pour venir témoigner en faveur d'Alfred Dreyfus, souvent sans le connaître au préalable. Ils constituent cependant une minorité des 50 000 officiers de l'armée de la République de cette fin de siècle, mais une minorité agissante et souvent efficace. 

En brisant l'esprit de corps et de caste, ils apparaissent en rupture avec l'état-major de l'armée, lui-même compromis. Cette singularité étant rarement relevée, il était donc important de rappeler l'action de ces acteurs clé de l'affaire Dreyfus.

Il faut immédiatement signaler que ces officiers ont choisi une voie courageuse, qui les a exposés aux pires injures, vexations, voire à des préjudices graves, par exemple celui de se faire chasser de l'armée. Après leur intervention dans l'Affaire, ils ont pratiquement tous dû en partir. Nous en présentons aujourd'hui une douzaine parmi les plus marquants.

Le général Georges Picquart en 1906
Le plus connu de ces militaires dreyfusards est le lieutenant-colonel Georges Picquart (1854-1914). Brillant officier, plus jeune lieutenant-colonel de l'armée française en 1895, il est repéré par les plus hautes instances de l'Etat-Major. Il fut nommé chef du très important service des renseignements militaires (Service de statistiques) le 1er juillet 1895. Il était ainsi promis au plus brillant avenir, puisque dans l'esprit de ceux qui l'ont nommé, ce poste devait constituer un tremplin vers de hautes destinées. 
Il est témoin des tous débuts de l'affaire Dreyfus, puisqu'il c'est lui qui accueille le capitaine soupçonné, le jour de son arrestation, le 15 octobre 1894. C'est lui qui assiste au premier procès à huis clos au nom du ministre de la guerre. Lui enfin qui assiste à la dégradation, toujours représentant du ministère.
On connaît son engagement résolu en faveur du capitaine Dreyfus, à compter de 1896. Il intervint à l'occasion de chaque procédure judiciaire, du procès d'Emile Zola jusqu'à la dernière enquête de la cour de cassation en 1903. Il le paya du prix de sa carrière militaire, proscrit, ayant accumulé onze mois de prison préventive, au cours de trois procédures judiciaires distinctes, desquelles il sortira blanchi. 
Rappelons qu'il est arrêté le 13 janvier 1898, le surlendemain de l'acquittement du véritable coupable de la trahison, le commandant Esterhazy, et le jour même de la publication de J'Accuse...! d'Emile Zola dans l'Aurore.
Réhabilité en même temps qu'Alfred Dreyfus, devenu proche de Clemenceau, il parvint à rebondir. Il atteignit en effet les sommets de la hiérarchie militaire jusqu'à être nommé ministre de la guerre de 1906 à 1909. 
En janvier 1914, commandant de corps d'armée, il meurt à 60 ans des suites d'une chute de cheval à Amiens, à la veille de la Grande guerre.

Ses dépositions officielles dans l'affaire Dreyfus :
- Procès Zola (1898) : Volume 1 pp. 284, 304, et confrontations pp. 327, 348 et 357 ; Volume 2 pp. 101, 140 et 163 et confrontation p. 106.
- Première enquête de la Chambre criminelle de la Cour de cassation (1898) : Volume 1 p. 125.
- Procès de Rennes (1899) : Volume 1 pp. 368, 397, 659, confrontation pp. 477, 563 et 633 ; Volume 2, p. 119 ; Volume 3 p. 272 et 439.
- Seconde enquête de la Chambre criminelle de la Cour de cassation (1904) : Volume 2 pp. 249, 291 et  530.

Le commandant Ferdinand Forzinetti (1839-1909) est une autre figure connue du dreyfusisme. En 1894, il était le patron des prisons militaires de Paris. A ce titre, il a été désigné responsable de l'incarcération préventive d'Alfred Dreyfus à partir de son arrestation le 15 octobre 1894. 
Le commandant Ferdinand Forzinetti
Vieux routier du monde carcéral dans l'armée française, - il a dirigé plusieurs pénitenciers coloniaux - il reconnut rapidement un innocent en la personne du capitaine Dreyfus. Premier des dreyfusards, Forzinetti fit son possible pour venir en aide à l'accusé. Il fut un réconfort moral incontestable pendant son incarcération. Forzinetti s'opposa aussi plusieurs fois à l'enquêteur militaire, le commandant du Paty de Clam, dont les pratiques excessives vis à vis du prisonnier lui parurent exagérées. Plus tard, il témoigna en faveur d'Alfred Dreyfus lors des enquêtes de la Cour de cassation et au procès de Rennes en 1899.
Sa position n'étant plus tenable au sein de l'armée française, il termina sa vie professionnelle à Monaco, employé par Albert Ier, lui aussi grand défenseur d'Alfred Dreyfus.

Ses dépositions officielles :
- Première enquête de la Chambre criminelle de la Cour de cassation (1898) : Volume 1 p. 316.
Procès de Rennes (1899) : Volume 3 p. 101.

Le capitaine Martin Freystätter en 1894
Le capitaine Martin Freystätter (1857-1919) fut l'un des juges d'Alfred Dreyfus en 1894. Ces magistrats de circonstance, non professionnels du droit, ne disposaient pas des outils critiques pour apprécier la légalité des procédures. 
En apprenant l'illégalité que constituait la lecture d'un dossier secret pendant la délibération du Conseil de guerre, il jugea indispensable de témoigner. Mais il fut le seul des sept juges à entrer dans cette démarche. Il fit une première tentative en 1898, mais pour des questions juridiques, le capitaine Freystätter ne put développer son témoignage devant la Cour de cassation. 
C'est au procès de Rennes, en 1899, qu'il fait une déposition importante et dramatique, confronté à son ancien président, le colonel Maurel ainsi qu'à l'ancien ministre de la guerre, le général Auguste Mercier, auquel il tient tête. Pour une grande part, on lui doit les nombreux détails concernant le délibéré de 1894, ainsi qu'une hypothèse de composition du premier dossier secret.
Ses dépositions  officielles :
- Première enquête de la Chambre criminelle de la Cour de cassation (1898) : Volume 2 p. 5.
Procès de Rennes (1899) : Volume 2, p. 399
Albert Cordier au procès
de  Rennes en 1899

Le lieutenant colonel Albert Cordier (1844-1908) fut l'adjoint du 
colonel Sandherr, chef du Service de la statistique, pendant plus de huit ans (janvier 1887 - juillet 1895). Totalement persuadé de la culpabilité d'Alfred Dreyfus en 1894, probable auteur de fuites dans la presse sur son incarcération, il opère un virage à 180° dès l'annonce du suicide du colonel Henry. A l'automne 1898, il fait savoir qu'il parlera à l'enquête de la Chambre criminelle de la Cour de cassation, ce qu'il fait. 
Sa déposition fait l'effet d'un coup de tonnerre au procès de Rennes, au cours de laquelle de nombreux officiers antidreyfusards lui sont opposés, lors de confrontations. Mais il tint bon face aux attaques. Il apporta beaucoup de précisions sur les débuts de l'Affaire, notamment sur la manière dont le dossier secret fut confectionné.
Ses dépositions  officielles :
- Première enquête de la Chambre criminelle de la Cour de cassation (1898) : Volume 1 pp. 295 et 304.
Procès de Rennes (1899) : Volume 2, pp. 261 et 496


Le colonel Jouaust à la lecture du verdict
à Rennes, dans l'Illustration du 16 septembre 1899
Le colonel Albert Jouaust (1840-1927) présida le Conseil de guerre de Rennes en août et septembre 1899. Faisant grande impression avec ses longues moustaches de neige, ce sapeur de formation  commande le Génie à Rennes pendant dix ans. Secrètement dreyfusard, il ne clamait pas publiquement son opinion. Il tenta de mener les débats objectivement, en laissant longuement la parole aux deux parties, trop aux antidreyfusards d'après les défenseurs d'Alfred Dreyfus qui le crurent fanatiquement opposé à l'accusé. Son ton cassant, abrupt, et ses échanges secs avec maître Fernand Labori, achevèrent de l'y faire penser. Mais en fin de compte, prenant la parole le dernier lors des délibérés, il créa la surprise du Conseil en votant pour l'innocence du capitaine, avec un autre juge, le commandant Charles de Lancrau de Bréon (1846 - 1927). Ce fut insuffisant pour innocenter Alfred Dreyfus, mais à une voix près seulement. Car le code de justice militaire statue que dans le cas où trois juges votent pour l'innocence, l'accusé est acquitté à la minorité de faveur. 
Mis en quarantaine par le monde militaire, Jouaust fut en définitive poussé à la démission pour avoir voté en faveur de Dreyfus, vote qu'il fut sommé d'avouer au sein de sa garnison à Rennes.


D'autres officiers sont moins connus ; mais ils ont eu pourtant une influence certaine sur le cours de la procédure visant à réhabiliter Alfred Dreyfus.
Le général Hippolyte Sebert
Un groupe, que l'on peut dénommer les officiers techniciens, apparurent à l'occasion de la première révision (1898-1899). Ces ingénieurs militaires confirmèrent tous leur déposition en public, lors du deuxième Conseil de guerre, à Rennes, en août et septembre 1899.
Ainsi en est-il du général Hippolyte Sebert (1839-1930), des commandants Joseph Ducros (1853-1901) et Gaston Hartmann (1851-1922) et du capitaine Julien Carvallo (1866-1929).
Ces quatre officiers étaient des experts techniques dans le domaine de l'artillerie ; ils démontrèrent tous l'impossibilité du fait qu'Alfred Dreyfus ait pu écrire le bordereau. Un officier d'artillerie, polytechnicien de surcroît, ne pouvait pas en être l'auteur, à cause d'importantes imprécisions et erreurs dans le texte de la lettre.
En outre, le commandant Ducros signala que lorsqu'il était responsable de la mise au point d'un nouveau canon pour l'armée française, Alfred Dreyfus n'était jamais venu le voir, alors que le commandant l'avait invité à le faire. Un véritable espion se serait à coup sûr jeté sur une occasion pareille.
Tous ces officiers furent poussés à la démission, certains comme le commandant Hartmann, à la suite de drames familiaux. Son fils, jeune officier, brimé du fait de l'engagement de son père, fut poussé à l'épuisement total et à la mort, alors que malade, son chef de corps l'avait forcé à une marche de 40 km.
Le lieutenant Bernheim, le capitaine Carvallo et le commandant Hartmann
croqués dans l'Illustration du 9 septembre 1899
Les dépositions officielles du général Sebert :
- Première enquête de la Chambre criminelle de la Cour de cassation (1898) : Volume 1 p. 473.
- Procès de Rennes (1899) : Volume 3 p. 168.
Les dépositions  officielles du commandant Ducros :
- Première enquête de la Chambre criminelle de la Cour de cassation (1898) : Volume 1 p. 515.
- Procès de Rennes (1899) : Volume 3 p. 181.
Les dépositions  officielles du commandant Hartmann :
- Première enquête de la Chambre criminelle de la Cour de cassation (1898) : Volume 1 p. 518.
- Procès de Rennes (1899) : Volume 3 p. 187.
La déposition  officielle du capitaine Carvallo :
- Procès de Rennes (1899) : Volume 3 p. 153.

Le lieutenant Fernand Bernheim (1869-1944), polytechnicien, était officier d'artillerie à Rouen, au même moment que le commandant Walsin Esterhazy, qu'il connut. Bernheim vint témoigner de l'intérêt de l'officier pour les questions d'artillerie. Le lieutenant Bernheim informa le Conseil de guerre de Rennes que le commandant Esterhazy avait reçu de lui une réglette de tir qu'il n'a jamais rendue. Cette déclaration établissait l'intérêt d'Esterhazy pour la recherche de renseignements techniques sur l'artillerie, contrairement aux dénégations de l'accusation contre Alfred Dreyfus. 
Il poursuivit une carrière d'ingénieur civil à partir de 1900. Mais cet officier connut un destin tragique pendant la Seconde guerre mondiale.
A la suite du meurtre de Philippe Henriot, le 28 juin 1944, Fernand Bernheim est arrêté à sa résidence de Saint-Amand-Montrond le 21 juillet 1944 par la Milice, remis à la Gestapo et assassiné le 24 juillet lors de la tragédie des puits de Guerry.

Les dépositions  officielles du lieutenant Bernheim :
Procès de Rennes (1899) : Volume 1 pp. 368, 397, 659, confrontation pp. 477, 563 et 633 ; Volume 2, p. 119 ; Volume 3 p. 245.
Seconde enquête de la Chambre criminelle de la Cour de cassation (1904) : Volume 2 p. 358.

François de Fonds Lamothe
à l'école polytechnique.

Le capitaine François de Fonds Lamothe (1856 - 1922), ancien camarade d'Alfred Dreyfus, persuadé que son collègue avait trahi en 1894, avait changé d'opinion après la lecture des minutes de l'enquête de la Cour de cassation, dans laquelle il ne trouva pas de preuve contre le capitaine accusé. Il demanda alors à témoigner en faveur d'Alfred Dreyfus à Rennes. Il y affirma notamment que le capitaine ne pouvait pas avoir cru qu'il partirait en manœuvres, comme l'indique la fin du Bordereau. Une circulaire du général de Boisdeffre avait en effet prévenu les officiers stagiaires au mois de mai 1894, qu'ils n'iraient pas en manœuvres cette année là, et qu'il ne pouvait y avoir aucun doute dans l'esprit d'aucun stagiaire de deuxième année à ce sujet. Au moment de sa déposition, François de Fonds Lamothe avait démissionné de l'armée et exerçait une activité d'ingénieur civil.


La déposition  officielle de François de Fonds Lamothe :

Procès de Rennes (1899) : Volume 3 p. 286.


Le général Louis André
A partir de 1903, la seconde révision s'engagea, sous l'autorité du général Louis André (1838-1913), polytechnicien, ministre de la guerre, déterminé à faire la lumière complète sur l'affaire Dreyfus. 
Il décida de mener une enquête interne et en chargea le capitaine Antoine Targe (1865 - 1942) qui s'en acquitta de manière éclatante, aidé en cela par l'autorité complète que lui conféra le général André. 
Cette enquête débuta le 4 juin 1903, et dura trois mois. Le 19 octobre, le ministre de la Guerre établit une synthèse de l'enquête. Targe avait découvert de nombreux faux dans les bureaux du ministère de la Guerre, ainsi que des pièces comportant des altérations matérielles. 
L’enquête révéla aussi que des documents à décharge en faveur du capitaine Dreyfus avaient été cachés. 
Le 22 novembre 1903, Jean Jaurès communiqua une partie de ces conclusions à Alfred Dreyfus. Celui-ci remercia l'enquêteur pour « sa sagacité et son ardeur dans la recherche de la vérité. » 
C'est le résultat de cette enquête qui aboutit enfin à la réhabilitation juridique du capitaine Dreyfus le 6 juillet 1906.

On ne peut pas terminer cette énumération sans citer le colonel Emile Mayer (1851-1938). Bien qu'il n'ait pas été acteur direct de l'affaire Dreyfus, il y fut présent et en subit quelques conséquences fâcheuses. 
Le colonel Mayer vers 1935
Cet officier d'artillerie, original dans tous les domaines, écrivain contrarié, livrait des chroniques militaires (plus de 6 000 en tout) à de nombreux périodiques. Parmi eux, on peut citer le Journal des Sciences militaires, le Journal de la librairie militaire, la Revue scientifique, la Bibliothèque universelle de Lausanne et la Revue militaire suisse dans laquelle il tient une « chronique française » ainsi que dans la Revue de Lausanne.
Antidreyfusard comme de très nombreux de ses camarades, convaincu par l'unanimité des juges de 1894, Emile Mayer commence à douter de la culpabilité d'Alfred Dreyfus au fil des avatars de l'Affaire, et change d'avis au moment du suicide du colonel Henry à l'été 1898. 
Dès lors, il s'engage résolument dans une critique de l'esprit de corps et d'une justice militaire aux ordres.
Alors qu'il employait un pseudonyme en guise de signature, une enquête est ouverte en mai 1899, à l'instigation du député Joseph Lasies. On découvre rapidement que l'auteur de ces pamphlets est le commandant Mayer, en garnison à Douai.
A cette époque, publier sans autorisation était puni d'arrêts de rigueur ; mais l'hystérie généralisée à la veille de la cassation du premier procès d'Alfred Dreyfus amène la révocation pure et simple du commandant. Il n'est réintégré qu'en 1906 au moment de la réhabilitation d'Alfred Dreyfus.
Passé colonel pendant la Grande guerre, et ami de Foch, ce penseur tiendra un salon couru pendant l'entre-deux-guerres et y accueillera notamment un certain colonel de Gaulle, avec qui il se lie d'une amitié solide. C'est à cette occasion que le futur général y fera les rencontres qui lui permettront d'accéder au poste de sous-secrétaire d'état à la guerre de l'administration Reynaud, puis plus tard, aux sommets de l'état. 

Bien d'autres officiers pourraient compléter cette liste déjà longue comme le lieutenant William Chaplin, qui adresse une lettre félicitation à Emile Zola, et se voit mis en non activité c'est-à-dire mis à pied en langage militaire ; le Commandant Galopin, témoin de la défense à Rennes ; le capitaine Pierre Ruffey dépose en faveur d'Alfred Dreyfus en 1894 ; le général Messimy poussé à la démission parce qu'il prend la parole en faveur d'Alfred Dreyfus.

Comme on le voit, il y eut donc une minorité contestataire au sein de l'armée française. Elle eut la parole, elle s'exprima, y compris au travers des pétitions nombreuses, dans lesquelles on note la présence de plusieurs dizaines d'officiers, qui ont tous fait l'objet d'enquêtes et de représailles comme l'indique le Procureur Baudouin dans son réquisitoire à la Chambre criminelle de la Cour de cassation (p. 552).
Mais ces actes restent le fait d'une minorité dans le monde militaire, où la majorité considèrera longtemps Alfred Dreyfus coupable quels que soient les arguments avancés.
Seule une institution civle, la Cour de cassation, parviendra à faire la totale lumière sur cette affaire, après une enquête détaillée ne laissant dans l'ombre aucune accusation. 
Et à casser sans renvoi les jugements rendus contre le capitaine Dreyfus, enfin réhabilité en 1906. Douze ans après sa première condamnation.

Bibliographie sommaire :

  • André Bach, L'armée de Dreyfus, Une histoire politique de l'armée française de Charles X à "l'Affaire", Tallandier, 2004.
  • Christian Vigouroux, Georges Picard, dreyfusard, proscrit, ministre, La justice par l'exactitude, Dalloz, 2008
  • Vincent Duclert (Dir.), Le colonel Mayer : de l'affaire Dreyfus à de Gaulle, un visionnaire en république, Armand Collin, 2007

Pierre Stutin
18 mars 2013
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